Le 15 février dernier (notez la date s’il vous plaît, ça me fera plaisir), j’ai eu 39 ans. A cette occasion, mon Monsieur m’a offert un week-end en amoureux à Biarritz, cette ville au nom ensoleillé et à la météo diluvienne. C’est ainsi qu’il y a deux semaines nous avons largué les demoiselles et mis le cap au Suuuuuuuuud (à dire avec la voix de Michel Galabru pour que l’effet se fasse). Arrivée prévue à Biarritz vers 21h30. Que de détails, pensez-vous, mais non, figurez-vous que ça a son importance, car nous n’avions pas encore mangé, et à 21h30 à Biarritz, c’est plus la folle animation. Pendant que Monsieur conduisait, je cherchais donc un restaurant ouvert au-delà de 21h30, pas trop loin de notre port d’attache.
« The Bayou », ouvert jusqu’à 23h, resto américain. Bof, ça va être des burgers. Oui mais bon tous les autres ferment à 21h30. Je regarde de plus près. Restaurant américain, cuisine de la Nouvelle-Orléans. Mon intérêt grandit (le vôtre aussi j’espère). « Cuisine cajun ». L’inculture se fait une petite place à côté de mon intérêt, et j’en profite pour regarder ce que c’est, ça, cajun, parce que ça m’évoque une noix, et je sais pertinemment que la noix, c’est cajou, pas cajun, donc au final je ne suis pas très avancée.
Internet sait tout, il m’explique donc que « La cuisine cadienne, ou cuisine cajun, est un type de gastronomie introduite en Louisiane par les Acadiens. Elle est d’origine française avec des influences espagnoles, africaines et amérindiennes. » J’apprends aussi que 2 des plats typiques sont le gumbo (une soupe) et le jambalaya, et là vous commencez à vous dire que si, finalement, il y a bien un lien avec le titre de cet article. Le temps que je me renseigne, nous sommes arrivés, et nous découvrons donc un petit restaurant, tenu par un jeune couple, elle est française, lui, américain. Ils n’ont eu personne de la journée et s’apprêtaient à fermer, mais se sont pliés en quatre pour quand même nous servir un plat (plus que généreux) de jambalaya et un (énorme) bol de gumbo que nous avons pu manger, savourer serait plus juste.
A la base du jambalaya, du riz, des tomates, des poivrons, des céleris (what ?!?!? Et j’ai trouvé ça bon !!!), différents types de viandes et un tas d’épices. A priori c’est né de la volonté des colons espagnols de faire de la paella quand ils sont arrivés en Amérique, mais ils n’avaient pas de safran, alors ils étaient tout perdus les pauvres, et ils se sont tournés vers la tomate en compensation, et après les influences diverses ont fait leur boulot pour donner le plat tel qu’il est aujourd’hui. Comme on avait un tas de poivrons, et aussi, on ne va pas se mentir, que j’avais très envie d’essayer d’en faire moi-même, voici la recette que j’ai testée et pas tout à fait suivie, comme d’hab (jambalaya dit « comme à la Nouvelle-Orléans »).
Il vous faut donc :
250g de riz
2 blancs de poulet
20 crevettes décortiquées
150g de jambon blanc
250g de chorizo
2 cubes de bouillon de volaille
75 cL d’eau pour délayer les bouillon-cubes
5 tomates pelées (~une grosse boîte de tomates pelées au jus)
2 gousses d’ail
2 oignons
1 poivron vert
1 branche de céleri
1 clou de girofle
du cumin
du paprika
du curcuma
des herbes de Provence
de la moutarde
du poivre
de l’huile d’olive
du persil plat
Commencez par faire votre bouillon en faisant chauffer l’eau et en diluant les bouillon-cubes dedans. Ne faites pas comme moi, ne confondez pas 75 cL et 75 mL, votre riz aurait beaucoup plus de mal à cuire (mais il s’en est remis, rassurez-vous, j’ai complété après).
Faites chauffer un filet d’huile d’olive dans votre plus belle poêle et faites-y revenir 3 min vos blancs de poulet coupés en petits morceaux. Ajoutez ensuite le jambon et le chorizo et laissez 2 min de plus. Conservez hors du feu.
Pendant que ça revient, coupez tout petit l’ail, les oignons, le céleri, les poivrons (avec une attention particulière pour le céleri : plus c’est petit, plus ça se mélangera au reste et moins on sentira le goût individuel du céleri). Faites chauffer un filet d’huile dans votre plus belle cocotte et mettez tout cela à dorer pendant 4 min, puis ajoutez le riz et remuez 2 min de plus.
Ajoutez ensuite la viande, les tomates pelées coupées petit avec leur jus et le bouillon. Donc là sur la photo on voit bien que vraiment, je n’ai pas mis assez d’eau, mais Monsieur vous dirait que je me plante souvent entre millilitres et centilitres, ce n’est pas la première fois.
Ajoutez également toutes les épices que vous avez soigneusement préparées et dont j’ai fait la liste un peu plus haut. Note : normalement, il faut du piment dans ce plat. Mais nous, on a un petit gosier fragile et sensible, donc je n’en ai pas mis. Si vous êtes des warriors, faites-vous plaisir, le plat s’y prête bien.
Couvrez et laissez mijoter 20-25 min en mélangeant régulièrement (et en rajoutant de l’eau si vous n’avez mis que 75 mL d’eau, gnagnagna).
5 minutes avant de servir, ajoutez les crevettes.
Et juste avant de servir, parsemez de persil plat.
BILAN :
1) la cocotte étant en fonte, et pleine, il faut de gros biceps pour l’apporter sur la table.
2) en voyant la quantité, Monsieur a dit « cool, j’aurai ma gamelle pour demain »
3) après la première assiette, tous les convives (les demoiselles y compris) se sont resservis
4) la papa de Monsieur en a même rerepris après
5) la maman de Monsieur a demandé la recette, et s’est ravisée en disant que non, finalement, elle préférait que ce soit moi qui la lui refasse une prochaine fois
6) n’hésitez pas à passer à The Bayou si vos pérégrinations vous mènent à Biarritz, c’est au 49 avenue Reine Victoria à Biarritz -> thebayou.fr
7) je soupçonne la recette d’être facilement adaptable avec toute autre sorte de légume, en gardant une base de tomates (on peut mettre du concentré aussi, mais moi je ne l’ai pas trouvé au moment de cuisiner donc j’ai mis plus de tomates et leur jus à la place, ça a compensé le manque d’eau)
8) Monsieur n’a pas eu de gamelle.