Ce soir, il ne me restait plus que quelques courgettes du panier de la semaine dernière. J’ai envisagé de les poêler avec de la chair à saucisse, ou d’en faire un gâteau au chocolat. Et finalement j’ai avisé un chorizo (doux, le chorizo, nous avons le palais délicat !) au frigo et je me suis dit que tiens tiens, je tenais peut-être quelque chose (quand j’écris ça, j’ai une pensée émue pour mes profs de français qui se sont donnés du mal, en leur temps, pour m’apprendre à éviter les répétitions).
En plus, ce chorizo avait une saveur émotionnelle particulière puisque je l’avais acheté pour préparer une pizza de réconfort à mon Monsieur qui a pédalé 400 km samedi (oui, il a ce genre d’idée saugrenue, plus souvent qu’à son tour même, si vous voulez mon avis). En plus du goût de chorizo standard, celui-ci avait donc une petite saveur de fin d’effort.
Et, dernier ingrédient essentiel : le reste du coulis de tomate du panier de la semaine dernière. Le début ayant été utilisé classiquement : avec des pâtes, mais que voulez-vous, je ne fais pas des articles sur absolument tout ce qu’on mange.
Après avoir bien brossé les courgettes (mais je ne les ai pas épluchées), je les ai coupées en rondelles fines. Pareil pour les oignons.
Ensuite je les ai joliment arrangées, en intercalant des fines tranches de chorizo (épluché, le chorizo). Spoiler : vous pouvez vous faire plaisir à faire pareil, mais ça ne se verra à aucun moment de la cuisson.
Voilà donc on alterne courgettes, chorizo, oignons, et un peu de fromage râpé. Là, je vais vous faire profiter de ma longue expérience de 1 essai : il faudrait aussi faire des couches de coulis de tomates.
J’avais en effet sous-estimé soit la densité de mes couches, soit la viscosité du coulis, soit les deux : toujours est-il que quand j’ai versé le coulis de tomates, au lieu de bien se répartir dans le gratin, bien sagement, il est tout resté sur le dessus, fier de lui. Alors que vraiment y’avait pas de quoi.
Je me suis dit que si le coulis n’y mettait pas du sien, les légumes, eux, allaient être bien obligés de réduire à la cuisson, générant mécaniquement de la place pour le coulis. Et donc j’ai versé les dernières cuillères de coulis après 10 minutes de cuisson à th°7. Et j’ai ajouté le fromage destiné à gratiner par dessus. On admirera le plat dans le moule à manqué : c’est que je n’avais pas trop confiance en mon coulis, et que je suis fermement convaincue qu’un moule à manqué est plus facile à nettoyer qu’un fond de four voyez-vous…
20 minutes de cuisson et un aller-retour à l’AMAP (vous avez raison, ça n’a rien à voir) plus tard, c’est prêt.
C’est bon, mais c’est bon ! Les légumes cuits juste bien, limite al dente, mais juste après, quand on n’a pas l’impression de manger cru mais qu’il reste un petit côté légèrement croquant. Le jus constitué de coulis, de jus de courgettes et d’oignons et de gras de chorizo est un délice… bref, il n’y en a plus.
Bon appétit !