Dans la livraison de pommes de la semaine dernière, Pascale nous avait prévenus qu’il y aurait des Chanteclers, des Pitchounettes et des Rougelles. Je ne sais jamais si je suis censée mettre un s à ce genre de pluriel, on va dire que oui pour aujourd’hui.
Alors je sais pas vous, mais moi dès qu’on dépasse le périmètre granny, golden, pink lady, je ne distingue plus les pommes entre elles. Alors bien sûr, la rougelle, c’est un nom à correspondre à une pomme rouge, mais là aussi, il y a rouge et rouge. J’ai décidé d’enquêter un peu.
Voici donc 3 gentils éléments du sac de mardi :
Commençons par la plus facile : la chantecler. Facile puisque c’est la seule jaune. J’ai appris avec un intérêt certain qu’il s’agissait d’une variété assez récente (1977), hybride entre la golden et la reinette clochard. Les pommes Chantecler ont d’abord été vendues sous le nom de Belchard (-chard comme clochard, vous suivez ?), et depuis qu’elles sont tombées dans le domaine public, en 2011, elles s’appellent Chantecler. Découverte pour moi : le fait qu’il y ait un domaine public des pommes. Ou plus exactement qu’il y ait des pommes qui n’y appartiennent pas. Après, que les pommes tombent, que ce soit dans le domaine public ou par terre, je considère que c’est une chose normale que Newton a très bien formalisée à son époque.
Notre chantecler, donc, elle est à manger crue ou cuite, mais vu les autres variétés qu’on a, je vous recommande cuite. En les évidant et en les remplissant de raisins secs et/ou de chocolat, au four th°5 (150°C) pendant ~30min (jusqu’à ce que la peau soit craquelée), c’est une tuerie.
La pitchounette n’a pas seulement un nom marrant. C’est aussi une pomme 3/4 rouge sur fond jaune strié, à petit calibre mais énorme en goût, elle est très sucrée, juteuse, douce et craquante. Une typique « pomme à couteau », puisqu’apparemment c’est comme ça qu’on appelle les pommes qu’on mange crues, même si on se sert de ses dents et pas d’un couteau.
Et alors pour la rougelle, je n’ai pas trouvé beaucoup d’infos. A vrai dire les seuls résultats que j’ai trouvés étaient sur le site de notre producteur :
Dans leurs vergers, 2 hectares sont en bio et concernent les variétés de pommes Pitchounette, Goldrush ainsi que trois variétés expérimentales (Désirée, Judelle, Rougelle), 2,29 hectares sont en conversion deuxième année (Chantecler, Rougelle), 0,98 hectare a été surgreffé et est en conversion vers l’agriculture biologique sur trois ans (Rougelle, Dalinette, Lafayette) et 1 hectare est utilisé pour l’expérimentation. Les variétés Désirée, Judelle et Rougelle ont été créées à la suite du développement de leur partenariat avec des AMAP et à la demande croissante de leur clientèle. Elles sont issues d’une recherche interne au sein de l’association Vernoge avec l’aide d’un chercheur retraité de l’INRA, M. Lespinasse.
http://martignamap.e-monsite.com/pages/les-contrats/pommes-poires-noix.html
Alors je me demande si on n’a pas là une variété que personne d’autre au monde n’a…? Ce qui est sûr, c’est que j’ai testé cru (au couteau sans couteau), elle est délicieuse. Je n’ai pas encore expérimenté la cuisson, affaire à suivre !
Et pour finir, le saviez-vous ? Avec 16 kg par ménage et par an, la pomme est le fruit le plus consommé en France !