Cela fait plusieurs mois que je laisse discrètement lourdement entendre que pour Noël, je voudrais un nouveau set de poêles. Les miennes étaient bien, très bien même, mais elles ont plus de 15 ans et le revêtement antiadhésif commençait à fatiguer par endroit, et il paraît que ça n’est pas bon du tout pour la santé.
Comme le Père-Noël est un gars malin, il m’a donc offert 2 nouvelles poêles, en fonte, sans revêtement, selon mon souhait. Avec une des deux poêles il y avait ce que nous avons cru être un fascicule de recettes, et Monsieur avait repéré que le poulet au citron accompagné de patates douces lui semblait particulièrement aimable au palais et il avait décidé que nos prochaines patates douces finiraient aux côtés du volatile citronné. Le truc, c’est qu’en fait de recette, il n’y avait qu’une photo.
Et donc j’ai fait à mon idée (alors, en réalité j’ai cherché une recette sur internet, mais celle que j’ai trouvée ne correspondait pas à ce que j’avais envie de faire, donc j’ai noté l’idée d’ajouter du miel dans la marinade et ai aussi sec oublié tout le reste. Monsieur s’étonne que je prétende encore et toujours suivre une recette quelconque alors que manifestement je n’en ai jamais vraiment l’intention).
Donc, ma recette rien qu’à moi qu’on ne trouve pas sur internet :
J’ai commencé par zester 2 citrons.
Le principe général : mettre poulet et patates à mariner ensemble dans une marinade au citron. Une fois les citrons zestés, je les coupe en rondelles (et je les épépine parce qu’ils étaient farcis de pépins les cochons !).
Je lave, j’épluche et je coupe les patates douces en frites. Je me demande si j’en mets de côté pour Mademoiselle III, je me rappelle qu’elle a encore de la purée pomme de terre/panais d’hier, et je destine donc toutes les patates douces que j’ai au poulet. Ça fait une petite montagne. Une colline.
Je coupe mes escalopes de poulet en bouchées aussi.
Dans un grand saladier, je mets une partie des frites, la moitié des rondelles de citron, la moitié du poulet, je trouve ça beau en couches comme ça, et je décide que ce serait encore plus beau saupoudré de curry. Dont acte.
Je recommence pour une deuxième couche identique et l’idée me vient que 1) mon saladier a dû rétrécir parce que c’est parti pour ne plus rentrer et 2) c’est joli les couches, mais ça ne facilite pas le touillage pour que la marinade enrobe bien tout.
J’ajoute des oignons et les verts d’oignons qui ont commencé à germer, pour le plaisir. Mon saladier me fait remarquer que je ne suis pas Mary Poppins et qu’il va bientôt déborder. Je lui rappelle qu’il n’est qu’un saladier et lui intime l’ordre de se taire. C’est pas parce qu’il a raison qu’il a le droit de l’ouvrir.
J’arrose généreusement d’huile d’olive (c’est qu’il y a de la surface avec tous ces bâtonnets de patate !) et j’abandonne totalement l’idée des couches, je touille. Quand je rencontre une rondelle de citron je l’écrase bien. Il aurait peut-être été judicieux de mettre le jus des citrons dans la marinade plutôt que les rondelles, mais c’est plus joli comme ça. J’ajoute 2 grosses cuillères à soupe de miel liquide aussi, rappelez-vous c’était dans la recette trouvée sur internet. Je re-touille, je ferme mon saladier et je le stocke au frigo le temps que la marinade marine.
1 ou 2h plus tard, je sors ma grande nouvelle poêle et la mets sur le feu.
Je vide mon saladier dedans, ça déborde là aussi, je dis scrogneugneu, j’en remets un bon tiers dans le saladier, ce sera pour une prochaine cuisson, et je mets un couvercle sur la poêle.
Monsieur arrive sur ces entrefaites, trouve que ça sent bon, demande sans trop y croire si j’ai suivi une recette ; Mademoiselle I passe et repasse dans la cuisine en répétant que ça sent trooooop bon les carottes-là et quand est-ce qu’on mange d’abord elle a super faim…
Quand les patates douces sont tendres (je dirais après 15-20 minutes), le poulet a eu le temps de cuire et même de légèrement caraméliser grâce au miel, les oignons sont translucides à point, bref, les astres sont alignés, il est temps de passer à table.
Gros gros succès, Mademoiselle et Monsieur se sont resservis aussitôt, Mademoiselle II a tout mangé sans difficulté. Monsieur a fait remarquer que suite à sa demande de poulet au citron et aux patates douces, j’avais trouvé le moyen de faire un plat qui ne ressemblait pas du tout à la photo qu’il avait vue, ni à ce qu’il imaginait, mais que c’était quand même délicieux. J’aurais pu être vexée qu’il semble presque surpris, mais Mademoiselle III m’a fait bruyamment comprendre qu’elle n’en avait rien à faire de mon ego et qu’il était l’heure de m’occuper d’elle, ce que je fis.
Bon appétit !